Maud Blandel — I L K A
TéléchargementTéléchargementRevue de presse — Maud Blandel (pdf - 4.64 MB)
Formée initialement à la danse contemporaine à Toulouse, Maud Blandel poursuit sa formation à la Manufacture de Lausanne en section « mise en scène », puis en work.master à la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) de Genève. Entre 2013 et 2017, elle collabore étroitement avec le metteur en scène Karim Bel Kacem sur les créations transdisciplainaires portées du Think Tank Théâtre (Blasted, Gulliver, Mesure pour mesure, 23 rue Couperin - point de vue d’un pigeon sur l’architecture).
En 2015 elle créée I L K A, une structure de création et de réflexion autour des pratiques chorégraphiques et développe son propre travail avec les créations de TOUCH DOWN (2016), Lignes de conduite (2018), Diverti Menti (2020) et Double Septet (2021). Préoccupée par la notion élargie de chorégraphie, elle participe également à des laboratoires transdisciplinaires avec les étudiant·e·s de l’Ecole nationale supérieure de la photographie (Arles) ou encore avec Contrechamps - Ensemble de musique contemporaine de Genève, afin de re-penser la pratique chorégraphique au regard d’autres médiums.
En parallèle de ses activités, elle assiste Rachid Ouramdane lors de la création Murmuration pour le Ballet de Loraine (2016), le compositeur et metteur en scène Heiner Goebbels pour la création de Everything that happened and would happen (2018) dans le cadre du Manchester International Festival et, plus récemment, elle collabore avec la chorégraphe Cindy Van Acker pour la création de Without References (2021) ou encore de l’opéra Don Giovanni (2021), mis en scène par Roméo Castellucci au Festival de Salzbourg.
Maud Blandel est acompagnée par Parallèle depuis 2016 et artiste associée à l’Arsenic - centre d’art scénique contemporain de Lausanne depuis septembre 2018.
Le Noir de l'étoile
Maud Blandel — I L K A
« Le chant harmonieux des sphères, longtemps rêvé par les Pythagoriciens puis par tant d’autres jusqu’à la Renaissance scientifique, semble avoir changé de ton. Aujourd’hui les outils de mesure développés par les astrophysiciens en témoignent : le ciel, empli de bruit et de fureur, crie.
En 1991, le compositeur Gérard Grisey livre sa propre transcription d’une telle activité cosmique. En collaboration avec l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet, il créé pour les Percussions de Strasbourg une pièce intitulée Le Noir de l’étoile. Composée pour 6 percussionnistes et signaux astronomiques de pulsars, la partition révèle une rythmique violente, lancinante, haletante, resserrée, étirée comme une possible traduction musicale des phénomènes célestes.
La création 2022 que je m’apprête à amorcer portera le même nom : Le Noir de l’étoile. Et pour cause, à partir d’une fidèle traduction chorégraphique de la pièce de Grisey, elle proposera d’en déployer une autre dimension poétique: il se s’agira plus de donner à entendre ce qui échappe à l’oreille humaine, mais de le donner à voir.
En développant et complexifiant les outils de traduction à partir d’une partition musicale (recherche amorcée dans Diverti Menti - 2020 puis avec Double Septet - 2021), notre version scénique du Le Noir de l’étoile travaillera à son tour à donner corps au cri du ciel.
Les révolutions scientifiques (la théorie de la relativité générale élaborée par Einstein puis celle, plus récente, de la mécanique quantique) ont considérablement bouleversé notre compréhension physique des mécanismes de l’univers au cours des dernières décennies. Ce qui en résulte (comme cela a souvent été le cas dans l’histoire des découvertes cosmologiques…) dépasse littéralement - pour les non-spécialistes que nous sommes - notre entendement !
Pensée comme une véritable recherche trans-disciplinaire, le processus de création invitera la physique, l’astrophysique, l’acoustique à partager nos grilles de lecture du monde. Une telle mise en partage des savoirs m’apparait aujourd’hui comme une nécessité pour renouveler nos imaginaires, inventer de nouveaux modes de représentations, et espérer ainsi dépasser ce que ce que précisément nos concepts n’arrivent plus à saisir. »
Double Septet
Maud Blandel — I L K A
Chorégraphie et interprétation
Musique
À l’automne 2019, deux ensembles neuchâtelois Castel Camerata et NEC, en collaboration avec l’Association Danse Neuchâtel (ADN), invitent la chorégraphe Maud Blandel à créer à une version scénique de l’œuvre culte du compositeur minimaliste américain Steve Reich : Double Sextet. Poursuivant l’exploration des questions de traduction à partir d’une partition musicale – amorcée avec Diverti Menti (2020) – la chorégraphe lausannoise et les danseuses Maya Masse et Romane Peytavin tentent de s’approprier les principes d’unité (imbrication), de dualité (stéréo) et d’écho initiés par Steve Reich. Elles en développent les modalités de composition chorégraphique : la création d’un pas de deux explorant les enjeux du duo, ses richesses et sa complexité. Réunissant 12 musicien·ne·x·s et 2 danseuses, la création de Double Septet offre à Maud Blandel l’opportunité d’approfondir ses préoccupations autour de l’articulation du savant et du populaire. En quoi consiste l’écriture de la danse ? Qu’est-ce qui s’écrit ou ne s’écrit pas ? À partir d’une partition chorégraphique dite «ouverte», elle travaille la codification d’une pratique et explore avec ses interprètes le soin du phrasé rythmique comme puissante source d’expressivité.
Diverti Menti
Maya Masse, Maud Blandel — I L K A
TéléchargementTéléchargement(pdf - 194 KB)
Chorégraphie et interprétation
Musique
Avec
Maya Masse (danseuse), Simon Aeschimann (guitare), Serge Bonvalot (tuba), Antoine Françoise (piano), et en alternance avec Samuel Fried (piano) et Flavio Virzi (guitare)
En collaboration avec
Création lumière
Assistanat et régie lumière
Analyse musicale
Regard Extérieur
La compagnie I L KA bénéficie d’un contrat de confiance avec la Ville de Lausanne — 2021-2024.
Création 2020
Pour sa troisième pièce intitulée Diverti Menti, Maud Blandel invite la danseuse Maya Masse à développer une approche de la composition à partir de la série des Divertimenti de Mozart. De cette recherche naît une réorchestration du Divertimento K.136 pour un quatuor inédit : trois solistes de l’Ensemble Contrechamps de Genève et un corps dansant. Que révèle une telle transposition du divertissement ? Qu’est-ce que cette nouvelle organisation dévoile de la fonction divertissante ?
Lignes de conduite
Maud Blandel — I L K A
TéléchargementTéléchargementDossier artistique — Lignes de conduite de Maud Blandel (pdf - 4.41 MB)
Musique originale
Arrangements musicaux
Scénographie
Création lumière
Direction technique
Avec
Coproductions
Soutiens
Accueils en résidence
Création 2018
De tous temps, chaque culture a su inventer ses propres rituels de transe afin de libérer les âmes captives d’une communauté. Qu’importe le régime fictionnel du rituel, il s’agit dans tous les cas d’une traversée: une extase, ou la possibilité d’être hors de soi, lors d’un temps limité.
Pour sa seconde pièce, Maud Blandel choisit d’enquêter sur l’un de ces rituels: le tarentisme. Rite de guérison populaire du sud de l’Italie mêlant christianisme, pratiques magiques et catharsis musicale, il ne témoigne pas seulement des formes conjuratoires mis en place par une société, il rend également compte de tout un pan de l’évolution des rapports de force culturels. D’origine tellurique puis religieuse, le tarentine est aujourd’hui récupéré par une féroce industrie touristico-festive.
Pièce formelle pour 4 danseuses, Lignes de conduite choisit de retracer l’évolution du phénomène de possession afin d’interroger poétiquement ce qu’a produit la spectacularisation de telles pratiques.
TOUCH DOWN (time out)
Maud Blandel — I L K A
Performance adaptée du spectacle TOUCH DOWN (2015)
TOUCH DOWN (time out) prend comme terrain d’enquête la ligne de touche des universités américaines et comme sujet d’observation ses icônes populaires : les cheerleaders, plus communément appelées pompom girls. Devenues figures incontournables de ce rituel, elles occupent aujourd’hui un rôle central dans la cérémonie du sport-spectacle : combler le vide des temps morts.
Maud Blandel se saisit du dernier week-end de l’exposition « Nous sommes foot » pour éprouver la pièce scénique TOUCH DOWN en la réadaptant en version muséale. Les visiteurs du Mucem croiseront ces danseuses aux sourires inaltérables qui, 6h durant, s’essouffleront pour emplir l’espace vacant. La pièce sera activée ou non, au gré des déambulations du public.
TOUCH DOWN a été présenté dans sa version scénique au Merlan scène nationale de Marseille, le samedi 30 janvier 2016 dans le cadre de Parallèle 6.
TOUCH DOWN
Maud Blandel — I L K A
TéléchargementTéléchargementDossier artistique Touch Down (pdf - 1.15 MB)TéléchargementTéléchargement
Revue de presse - TOUCH DOWN (pdf - 933 KB)
Coproduction
Soutien
Création 2015
Un jour, les Dieux des stades ont dit :
« Tenez jeunes filles, voici notre temps mort. Faites-en bon usage. »
Les adolescentes ont tendu les mains et accepté le présent.
Mais avaient-elles seulement conscience de la charge dont elles venaient d'hériter : une mise à mort du temps (par le « divertir ») qui marquerait peut-être le temps de leur propre mise à mort ?
Et si le chef-d’œuvre de Stravinsky avait quelque chose de commun avec une pom-pom girl ? Et s’il existait un parallèle entre l’offrande humaine du Sacre du printemps et le destin tragique d’une cheerleader ? Confrontant culture savante et culture populaire, « noble » et « ig-noble », Maud Blandel lance cinq danseuses dans un ballet à la physicalité exacerbée, où les corps se mesurent à la puissance de la musique et de la lumière. Livrée aux feux de la rampe, aux Dieux du stade et à ses supporters en délire, la pom-pom girl enchaîne les tableaux. Mais de quelle idéologie est-elle l’icône ? Détournant jusqu’à les profaner les motifs de sa pratique ultra-codifiée, Touch Down redessine un folklore contemporain, où l’on sent poindre l’inquiétude face au sacrifice du corps féminin.