The Kisses Cause Trouble

L’univers de cette troupe de Strip-tease burlesque est bâti autour de personnages stéréotypés et grotesques. Il naît de leur expression une vitalité primitive, violente, viscérale qui s’exprime dans leur refus de rationaliser les actes. Les Kisses prônent l’expression littérale de fantasmes régressifs, dont le thème gravite souvent autour du sexe et de la gloutonnerie.
D’une part j’ai souhaité poursuivre notre interrogation : le corps dans l’espace, l’acteur mime, l’acteur danseur. Il fallait trouver le rythme juste, des gestes qui se succèdent dans une cadence frénétique et développer une esthétique comique.
Ces échappées chorégraphiques offraient des ouvertures ludiques. Elles permettaient aussi derrière le grand guignol des situations de faire apparaître la nature même des émotions et la détresse des personnages.
D’autre part, je souhaitais mettre en jeu une succession grisante de tableaux, fil conducteur du récit. Il me fallait construire un visuel en résonance aux potentialités expressives du burlesque. Nous avons puisé dans le film muet, la pantomime, la peinture et la bande dessinée. La musique, omniprésente, décalée, détournée complétait ce dispositif scénique sans jamais être illustrative.
A ce travail de l’image et du son se sont ajoutés les recherches scénographiques et les costumes de Delphine Ciavaldini, et la lumière de Jean Luc Channonat. Leurs univers respectifs renforçaient par leur excentricité le parcours hors normes des personnages.

Jean-Emmanuel Pagni

Le "Vrai" Spectacle

The Kisses Cause Trouble

Mise en scène : Jean-Emmanuel Pagni
Avec : Delphine Clairet, Clarissa Orsini, Clémence Bonnet, Wendy Delorme, Nadège Piton
Scénographie : Hedwig Hurtel, Alexandre Moyart, Emrick Madé
Costumes : Delphine Ciavaldini
Création lumière : Jean-Luc Chanonat
Son : Cécile Chaignat, Augustin Pardon


En 1h30, pénétrez le fabuleux royaume des KCT par le biais de cinq personnages truculents, incarnant divers travers de la société. Avec leurs armes de destruction massive que sont l'humour cartoonesque, la satire grandguignolesque, et l'érotisme burlesque, ils mettront à mal la morale, la religion, le bien-pensant, le capitalisme, les médias, le sexe, la vie et la mort.
Dans la pure tradition du Cabaret, le spectateur se retrouve, malgré lui, acteur d'une histoire loufoque, pertinente et impertinente. Prise d'otage me direz-vous ? ... Peut-être, somme toute salutaire, et vous l'aurez bien cherché.
Enfin, n'oublions pas le corps, car l'objet principal du spectacle consiste toujours à le travailler, d'en exposer, explorer et exploser sa normalité, de la triturer, de la malaxer aussi bien dans sa présentation que dans sa représentation. Les numéros sont ainsi généralement muets et se terminent souvent par des effeuillages grand-guignolesques.